Comment distinguer les oldtimers des youngtimers

Selon la Swiss Historic Vehicle Federation (SHVF), un oldtimer doit être âgé d’au moins 30 ans. Les véhicules historiques doivent en outre être en bon état, bien entretenus et ne pas servir de moyens de transport au quotidien, d’après la Fédération Internationale des Véhicules Anciens (FIVA).  

Par youngtimer, on entend un véhicule qui n’est plus neuf, sans toutefois mériter l’appellation d’oldtimer. L’âge requis va de 15 à 20 ans.

Trouver un véhicule avec un potentiel d’appréciation

Toutes les voitures anciennes n’ont pas automatiquement de la valeur et ne possèdent pas forcément un potentiel d’appréciation. Les experts recommandent des modèles qui viennent d’être reconnus comme véhicules classiques et dont le prix est encore modéré. En achetant votre véhicule à un prix abordable, vous allez pouvoir le revendre plus tard avec profit. Si les prix, par contre, sont déjà à la hausse, il est probable qu’ils ne vont plus croître de beaucoup.

«Avant d’acheter un oldtimer, demandez l’avis d’un expert», recommande Ruedi Müller, qui a acquis son premier véhicule historique – un modèle Ford T de 1914 – il y a environ 35 ans.

Les indices des voitures de collection peuvent vous orienter, comme par exemple l’indice allemand OTX (Oltimer Index). Mais Ruedi Müller avertit: «Il n’est pas dit qu’un propriétaire obtienne le prix de vente défini par l’indice; ces prix sont purement théoriques. En fin de compte, il faut qu’il y ait quelqu’un disposé à acheter le véhicule. Le prix ne peut être fixé que lorsque vendeurs et acheteurs se rencontrent.»

Le bénéfice n’est pas garanti

D’après Ruedi Müller, une appréciation de la valeur n’est jamais certaine. D’autres experts estiment également que le bénéfice ne peut être garanti pour la plupart des youngtimers et oldtimers, même si le nombre d’exemplaires d’un modèle n’évolue pas. Il peut en effet arriver que la demande s’effondre de manière imprévue. «A l’heure actuelle, c’est parfois le cas pour les véhicules d’avant-guerre, notamment», rappelle Ruedi Müller.

La maintenance et l’entretien sont des postes coûteux

Les investissements en or ou en actions ne demandent aucun travail et n’engendrent pas d’autres dépenses que celles occasionnées par votre portefeuille de titres. S’agissant des véhicules historiques, par contre, vous devez vous acquitter de frais récurrents, par exemple la location d’un garage, l’assurance, la maintenance et l’entretien. «Et ces prix peuvent être très élevés», avertit Ruedi Müller, qui parle d’expérience. Selon les spécialistes, les possesseurs d’oldtimers doivent prendre en compte l’entretien du véhicule, qui peut à lui seul représenter quatre pour cent de la valeur du véhicule.

L’appréciation de valeur doit compenser les coûts associés

Les oldtimers ou youngtimers doivent donc s’apprécier en continu pour balancer les frais encourus. D’après les experts, l’achat d’un oldtimer n’est conseillé qu’à partir d’une valeur d’au moins 50'000 euros, voire même, selon la Deutsche Südwestbank, à partir de 100'000 euros. Si votre véhicule a une valeur de collection modeste, les coûts d’entretien et de maintenance vont dépasser sa valeur d’appréciation.

Une prévoyance vieillesse bancale

En conséquence, les oldtimers et youngtimers ne représentent pas une prévoyance vieillesse garantie, car l’appréciation de valeur et les frais d’entretien sont difficiles à anticiper. Les véhicules historiques ne conviennent donc pas comme unique source de revenu pour les vieux jours. Mieux vaut les compléter avec d’autres formes de prévoyance. Les experts de la Südwestbank conseillent de ne pas investir un montant supérieur à dix pour cent de sa fortune globale dans une voiture de collection.

La rente émotionnelle

Contrairement aux titres de valeur, les oldtimers et youngtimers ont un avantage émotionnel qui vient s’ajouter au rendement financier. Ils ne représentent pas seulement un investissement pour l’avenir, mais sont également une source de joie, de fierté et de belles expériences pour le présent – même si la voiture n’atteint pas le rendement espéré.

 Pour toutes ces raisons, Ruedi Müller choisit ses oldtimers uniquement en fonction de ses goûts. «Je dois voir le véhicule et être séduit», rit-il. Aux investisseurs, il conseille de ne pas tenir uniquement compte du potentiel d’appréciation de la pièce de collection, mais de la choisir également en fonction des préférences personnelles. La fierté du propriétaire et le plaisir de conduire ne peuvent être garantis que si l’on apprécie vraiment sa voiture. 

Cela pourrait également vous intéresser